Au-delà
du moderne: la femme noire dans la peinture brésilienne au début du XXème
siècle *
Maraliz
de Castro Vieira Christo
CHRISTO, Maraliz de Castro
Vieira. Au-delà du moderne : la femme noire dans la peinture brésilienne au début
du XXème siècle. 19&20, Rio de Janeiro, v. IV, n. 2, avr. 2009. Acessible sur:
<http://www.dezenovevinte.net/obras/obras_maraliz_fr.htm>. [Português]
*
* *
ARMANDO MATINS VIANNA
(1897-1992): Nettoyant les métaux de
cuisine, 1923.
Huile sur toile, 99 x 81 cm.
Juiz de Fora, Musée Mariano
Procópio.
1.
En
étudiant la collection du Musée Mariano Procópio, une
œuvre attire notre attention, la toile d'Armando Vianna (1897-1992), Nettoyant les métaux de
cuisine [Figure 1], datée de 1923,[1] où une employée domestique noire poli des plats et du cristal, avec un
regard lointain.
2.
Son
auteur a suivi une carrière normale pour un jeune de condition modeste de Rio
de Janeiro : à treize ans il a commencé à travailler dans l'atelier de
peinture de son père, peignant des plaques et des charrettes ; il a fait
le Lycée des Arts et Métiers, le cours libre de l'École Nationale des Beaux
Arts où il a été l'élève de Rodolpho Amoêdo et Rodolpho Chambelland; en 1921, il commence sa participation au
Salon National des Beaux Arts, gagnant le prix du voyage, en 1926, avec la
toile Printemps en fleurs [voir Image], exposé depuis fort
longtemps dans la Galerie d'Art Contemporain Brésilien, au Musée National des
Beaux-Arts. Il a subsisté de son travail artistique peignant des fleurs, des
paysages, des nus féminins, des toiles historiques et religieuses, décédant en
1992, à l'âge de 95 ans.[2]
3.
Armando
Vianna a peint Nettoyant les métaux de cuisine exclusivement pour concourir au Prix du Salon
National des Beaux Arts, obtenant la Médaille d'Argent. Bien qu'il
était petit-fils d'esclave émancipé, Vianna ne semble pas avoir produit
d'autres tableaux avec des personnages noirs.
4.
Apparemment,
le tableau et la carrière de son auteur n'offre pas d'intérêt particulier du
point de vue historiographique, mais Nettoyant les métaux de cuisine possède le pouvoir de nous interroger sur les
représentations de la femme noire à son époque.
Représentation
du noir après l'abolition
5.
Les
images de noirs ont peuplé les œuvres des voyageurs, tout comme les
photographes du XIXème siècle, rares pourtant étant les représentations dans
les peintures à l'huile[3]. Dans les premières décennies après
l'abolition, nous trouvons des artistes qui présentent des femmes noires dans
leurs tableaux. Néanmoins, en l'absence d'un plus ample inventaire sur ce
thème, il est difficile d'avoir une vision claire de sa signification. Les
œuvres qui se distinguent appartiennent à des collections publiques, ce qui les
rend plus connus ; ainsi Moulin à manioc (1892) [Figure 2],[4] et La Rédemption de Cã (1895) [Figure 3] [5] de Modesto Brocos[6]; Épicière Mulâtre [Figure 4], d'Antonio Ferrigno (v. 1893-1903) ;[7] Mère Noire [Figure 5], de Lucílio de Albuquerque (1912)[8] e Lourde Tâche [Figure 6], de Gustavo Dall’Ara
(1913).[9]
6.
Outre
le thème, ces œuvres possèdent en commun le fait d'avoir - pour la majorité
d'entre elles - participé des Salons de l'École National des Beaux Arts (ENBA),
été primées et acquises par le gouvernement. L'espace officiel du monde des
arts au Brésil s'ouvrait donc aux images sentimentales sur la situation de la
femme noire.
7.
Aucun
des artistes cités ne s'est dédié de forme prédominante à ce thème, les
tableaux mentionnés représentant des moments épisodiques dans l'ensemble de
leur œuvre. On perçoit qu'elles devenaient des pièces importantes dans la
stratégie des peintres pour l'obtention de prix dans le Salon des Beaux-Arts.
Il est également intéressant d'observer que des quatre artistes signalés,
seulement un était brésilien.
8.
L'espagnol
Modesto Brocos (1852 - 1936) a représenté le travail majoritairement féminin
dans un moulin à manioc, où tous étaient absorbés par leurs tâches, ne laissant
aucun espace pour l'exploration des individualités et des sentiments ; une
étude de type, comme l'a défini Gonzaga Duque.[10] Le tableau figurant dans la première
exposition réalisée par l'artiste à Rio de Janeiro, en 1892,[11] a été acheté par l'Etat. Il a également
participé à l'Exposition Universelle de Chicago, réalisée en commémoration des 400
ans de la découverte de l'Amérique, entre mai et octobre 1893.[12]
9.
Le
même artiste a présenté, au Salon de 1895, la toile La Rédemption de Cã, récompensée avec la Première Médaille d'Or et également incorporée à la Pinacothèque de l'ENBA.
10.
La
Rédemption de Cã est ainsi décrite par Teixeira Leite dans son
dictionnaire :
11.
À la porte d'une modeste maison, une ex-esclave remercie
le ciel pour la peau claire de son petit-fils, qui se trouve dans les bras de
sa mère, une jeune mulâtre qui a à ses côtés, son mari, un lusitanien typique.
La Rédemption de Cã traite par conséquent, du
blanchissement de la race, par le biais de croisements graduels. Bien que fort
bien peinte, il s'agit sans aucun doute de l'une des peintures les plus
réactionnaires et les plus empreintes de préjugés de l'École Brésilienne.[13]
12. Le tableau de Modesto Brocos a été reproduit pour l'ouverture de l'essai présenté par le directeur du Musée National de Rio de Janeiro, João Batista Lacerda, durant le Ier Congrès International des Races, réalisé à Londres, en juillet 1911, accompagné de la légende “Le nègre passant au blanc, à la troisième génération, par l’effet du croisement des races.”[14] La Rédemption de Cã configurerait donc plus la démonstration d'une thèse, plus qu'une interrogation sur les conditions de l'intégration de la femme nègre dans la société brésilienne. Rafael Cardoso soulève l'hypothèse que le tableau aurait été interprété à son époque comme étant progressiste, l'expression d'un savoir scientifique, l'illustration didactique d'une aspiration commune.[15] Le témoignage du propre artiste sur la réception de son œuvre renforce cette hypothèse :
13.
Cela a été un succès ! Bilac a écrit une critique
éclairée sur la malédiction de Noé, que mes tableaux dévalorisaient ; il a
inspiré à Coelho Neto une composition sur le navire fantôme - les élèves m'ont
offert une palette et les journaux n'ont pas tari d'éloges. Tout cela est
l'œuvre de mes amis, principalement de Bernardelli - le jury influencé, m'a
concédé la première médaille.[16]
14. L'Italien Antonio Ferrigno (1863 - 1940), durant sa résidence au Brésil, entre 1893 et 1905, s'est fait connaître pour ses peintures de plantations de café. Durant cette période, il a représenté dans des petits tableaux des jeunes femmes noires, comme par exemple La Galanterie, présentant une belle femme, portant un panier et une poule, apparemment rentrant des courses, interrompu par un homme blanc ; Native, Ferme Santa Gertrudes - Araras, SP, où le même personnage pose tenant un agneau dans les bras devant une bananeraie ; Monjolo, Ferme Victória - Botucatu, SP, abordant le sujet du travail des femmes transportant des paniers ; et finalement, Épicière mulâtre, peinte dans un format plus grand, acquis par l'État en 1902.[17] Ce dernier représente une noire assise nonchalamment sur le sol à l'entrée d'une cabane, où elle vend des herbes dans un panier posé sur le seuil de la porte. Ici toute la notion de progrès est remise en cause. L'émancipation n'a pas apporté la prospérité, la noire parait succomber inerte sous le poids d'une réalité immuable.[18]
15. Lucílio de Albuquerque (1877 - 1939) a exposé La Mère Noire au salon de 1912 où il a obtenu la Petite Médaille d'Or avec l'œuvre L'Éveil d'Icare [voir Image]. La toile représente une femme noire, également assise sur le sol, allaitant une enfant blanche, alors qu'elle regarde son propre fils qui se trouve à côté d'elle. Il y a une docilité et une tendresse dans la scène, créant chez le spectateur un lien affectif avec la mère qui allaite, diffusant malgré tout, un malaise silencieux. L'artiste a dédié trois ou quatre études à la toile.[19] Tout comme Ferrigno, Lucílio opte pour une représentation de la noire dans son propre milieu misérable, sans aucun optimisme quant au futur.
16.
Au
Salon de 1913, l'italien Gustavo Dall'Ara (1865 - 1923) a exposé plusieurs
toiles sur les Collines de la Favela : Montant la
colline, Ronde à la favela, et Lourde tâche, avec laquelle il a gagné la Grande Médaille d'Argent. Artiste
attaché à traiter de la vie urbaine dans ses détails anodins, il a peint autant
les mouvementées rues principales de Rio de Janeiro, que les collines qui
commençaient à se peupler avec les exclus du progrès. Lourde tâche représente
des femmes noires ou mulâtres portant de l'eau pour laver les vêtements, dans
le voisinage d'une baraque. Bien que toutes soient absorbées par leur tâche,
nous identifions avec celle du premier plan, tête baissée, le lourd baril
d'eau, qui lui pèse sur le bras gauche.[20] Nous sommes des spectateurs exclus de la
scène, sans être invité à intervenir.
17.
Les
œuvres ici présentées, pleinement acceptées par ledit monde officiel des arts,
représentent des femmes noires comme travailleuses pauvres, mises à l'écart du
confort de la vie urbaine, repliées sur elle-même et tristes, réfléchissant
très concrètement sur leur condition sociale.
18.
C'est
dans ce contexte que nous situons le tableau d'Armando Vianna, Nettoyant les
métaux de cuisine. L'artiste a été capable d'identifier dans l'histoire des
prix des Salons de l'ENBA une ouverture suffisante pour le thème, présentant de
petites innovations.
La
constrution de l'image
19.
Le
peintre insère la femme noire comme travailleuse domestique à l'intérieur d'une
maison de famille, modifiant l'axe ancien qui la liait à la nature, continuité
de sa misérable habitation. Elle occupe presque la moitié verticale de la
toile, mais pourtant son visage apparaît décalée, coincée entre une table
encombrée d'objets et une armoire au fond. En montrant avec virtuosité du
cristal et des métaux de cuisine sur la table, au premier plan, le peintre fait
l'observateur tituber entre leur brillant et les reflets de la glace de
l'armoire. C'est dans ce parcours que le regard reconnaît l'employée noire sans
se fixer sur son visage. La couleur de la peau privée de reflet ne permet pas
de le distinguer immédiatement dans le tableau, bien que les vêtements soient
lumineux et que le visage se situe à la rencontre de deux diagonales.
20.
Le
rapprochement avec les autres tableaux permet de comprendre plus précisément
les intentions de l'artiste dans la construction de son image.
21.
Armando
place le personnage en position presque frontale avec l'observateur, lui en
révélant ainsi le visage. Le peintre français Henry Caro-Delvaille (1876-1928)
dans La jeune servante (c. 1900-1910) [Figure 7] explore les mêmes éléments, une employée
domestique s'occupant du cristal, bien qu'il prend un parti opposé, la montrant
au premier plan, de dos, transformée en une belle, désirable mais anonyme
silhouette[21]. L'employée blanche se trouve là
seulement pour exécuter le service.
22.
Il y
a une similitude surprenante entre le tableau d'Armando Vianna et la toile Jennie
[Figure 8] de l'artiste afro-américaine Lois Mailou Jones
(1905-1998),[22] peinte dans les années 1940[23]. Jennie représente une jeune noire
nettoyant du poisson, également coincée entre une table et une armoire. La
toile a été l'une des premières expériences de l'artiste dans la tentative de
se rapprocher des thèmes liés à la représentation des noirs. Dans celle-ci,
Lois Mailou Jones a cherché, par le biais de la gravité avec laquelle la jeune
femme se dédie à sa tâche, de revêtir de dignité un travail servile, ainsi que
l'a déclaré la propre peintre.[24] La noire américaine, bien qu'elle possède
l'identité d'un nom propre, n'extériorise pas ses sentiments. Bien que
prisonnière de l'anonymat, la noire brésilienne relève la tête, se détachant de
son travail pour penser, peut-être, à son destin.
23.
Guignard
(1896-1962), entre les années 30 et 40, a réalisé divers portraits de
personnages noirs, et parmi eux, un de son employée, Irene. Le peintre exprime
l'individualité d'Irène, qui pose pour l'artiste, comme tant de femmes de la
haute société l'ont fait. Irene est sorti de la cuisine, où se trouve encore
confinée la noire d'Armando Vianna.
24.
L'employée
nettoie les métaux de cuisine sans le moindre intérêt. La tristesse et l'ennui
ne nous interpellent pas, elle ne nous regarde pas comme Irene momentanément
libre de sa condition sociale. On reconnaît une certaine mélancolie, avec
laquelle certains commencent à caractériser le noir, depuis les analyses de
Rodrigo Naves sur la Noire tatouée vendant
des noix de cajou [voir Image],[25] de Debret.[26]
25.
Tous
ces rapprochements arbitraires visent à percevoir le processus iconographique
de la construction du tableau d'Armando Vianna, qui ne représente pas seulement
une noire dans le rôle de l'employée domestique, mais cherche à récupérer son
humanité en lui reconnaissant une individualité, dès lors qu'il lui fait dévier
son attention du travail.
26. À ces rapprochements, nous aimerions en ajouter une autre, que nous nous risquons à suggérer être - peut-être - proposée par l'auteur lui-même. Il s'agit du tableau d'Edouard Manet, Un bar aux Folies Bergères, de 1882 [Figure 9].[27]
27.
Le
tableau de Manet a déjà fait couler beaucoup d'encre, sur ses ambiguïtés, sur la
place occupée par la serveuse. Nous nous attacherons seulement à son
humanisation, son inconfort, son aliénation et sa tristesse, contrastant avec
l'ambiance festive d'un cabaret parisien. T.J. Clark, dans son livre La
peinture de la vie moderne ; Paris dans l'art de Manet et de ses
successeurs, la situe ainsi :
28.
... il ne me semble pas que la serveuse soit animée par
la propre aliénation mais qu'elle est posée et composée et confinée par cette
dernière ; l'aliénation est ressentie comme une espèce de furie et de
perfection avec laquelle la jeune femme s'arme contre son expression. Elle est détachée - c'est la meilleure description.[28]
29.
Confinée
entre la table et l'armoire, l'employée noire d'Armando Vianna s'aliène
également contre son entourage, même solitaire. Certains éléments picturaux
accentuent le dialogue entre les œuvres, à l'exemple des reflets bleus qui
passent dans chacune d'elle, tout comme les couleurs chaudes des oranges chez
Manet et du tissu rouge dans le tableau de Vianna.
30.
En se
rapprochant de la représentation de Manet, le peintre brésilien donne à la
solitude de l'employée noire une dimension universelle.
31.
En
synthèse, Nettoyant les métaux de cuisine rentre dans une production d'images qui, bien que peu nombreuses, s'établit
depuis l'abolition. Même sans un inventaire rigoureux, les tableaux les plus
connus permettent de percevoir la préoccupation à propos de la place de la
femme noire dans la société brésilienne. Les options sont pessimistes :
disparaître dans la miscégénation, demeurer recluse dans la périphérie et les
collines, ou être prisonnière dans la cuisine, dans un travail permanent.
L'aliénation de la noire d'Armando Vianna est, d'une certaine façon, la prise
de conscience de ce processus.
L'oubli
32.
1923.
Exactement durant cette année, deux noires entrent en scène : une
d'Armando Vianna et l'autre de Tarsila do Amaral [Figure 10].[29] L'histoire est déjà connue : Armando a exposé la sienne à la 31ème
Exposition Générale de l'ENBA, elle reçoit la Médaille d'Argent, est
incorporée à la collection du Musée Mariano Procópio, à une date indéterminée
et y est oubliée. Quant à la noire de Tarsila, produite à Paris, exposée avec
enthousiasme par Blaise Cendrars, elle est devenue rapidement symbole de la
rupture absolue,[30] avant elle rien d'autre n'existait au Brésil.
33.
Une
petite note de l'historienne Aracy Amaral, dans son livre sur Tarsila,
reconnaît la tradition antérieure uniquement pour démontrer la rupture
provoquée par l'œuvre de l'artiste de São-Paulo.
34.
Le noir a déjà été le thème d'artistes antérieurs (tels
qu'Abigail de Andrade, Modesto Brocos, Lucílio de
Albuquerque, parmi tant d'autres, et même en dessin, de 1920 de V. do Rêgo Monteiro), pourtant jamais avec autant
d'intention et de projection que nous avons souligné dans cette œuvre.[31]
35.
Divers
personnes ont écrit sur la Noire de Tarsila do Amaral, soulignant sa grande ou
faible audace face aux standards avant-gardistes, la réminiscence du passé
colonial ou personnel, enraciné dans les fermes de l'intérieur de São Paulo. La
photographie d'une ancienne employée de la famille [Figure 11] est une reproduction coutumière pour
souligner la relation affective de l'artiste avec son thème, suggérant une
possible origine iconographique.[32] Toutefois chaque fois que je vois la
reproduction d'une petite image de Iemanjá du XIXème siècle [Figure 12],[33] je ne peux m'empêcher de reconnaître en
elle la noire de Tarsila.
36.
Alexandre
Eulálio a très bien caractérisé cet aspect de la toile :
37.
Le modèle vivant proposé dans une indifférente pose de nu
va être transfigurée dans toute sa dimension dramatique. C'est sa Noire
ronde monumentalisée dans un esprit du statuaire traditionnel africain, dans
une stylisation libre dans laquelle la vigueur expressive et la majestuosité
viennent souligner toute l'emphase. [...] La figure rituelle de l'ancêtre médiateur, assise
sur le sol comme dans un trône, les jambes croisées, réalisait avec la présence
expressionniste une plongée dans l'inconscient. En retrouvant au fond d'elle
même les noires vêtues de son enfance sud-américaine de fille de fermier, elle
accepte de démystifier le tissu paternaliste, de mauvaise conscience, des mères
noires officielles et les déshabille dans un geste amoureux qui est de la pure
audace tant au niveau de la forme qu'au niveau du contenu.[34]
38.
La Noire de Tarsila est, néanmoins, un archétype. Après elle, le modernisme
brésilien a produit un nombre significatif de représentation de noirs et de
métisses.[35] Notre objectif n'est pas de contester son importance historique, mais
seulement de nous interroger sur la production obtenue par la militance
moderniste qui la célèbre.
39.
Analyser
Nettoyant les métaux de cuisine nous conduit inévitablement à rechercher
son insertion dans l'histoire de l'art brésilien. Le tableau, aujourd'hui
ignoré, reconnu à son époque, a répondu aux attentes, a appartenu à une
tradition qui, bien que peu articulé et peu nombreuse, a également cherché à
penser la place sociale d'une partie significative de la population
brésilienne.
________________________
*
Communication à l'origine présentée durant le XXVIIIème Colloque du Comité
Brésilien de l'Histoire de l'Art, Rio de Janeiro, 2008, avec quelques
altérations.
[1] Armando Vianna. Nettoyant les
métaux de cuisine (Limpando metais), 1923. Huile sur toile, 99 x 81 cm., Musée
Mariano Procópio.
[2] CARNEIRO, José
Maria. Armando Vianna: sua vida, sua obra. Prefácio Jorge Cabicieri. Rio de Janeiro: Arte Hoje, 1988.
[3] LIMA,
Heloisa Pires. A presença negra nas telas: visita às exposições do circuito da
Academia Imperial de Belas Artes na década de 1880. 19&20,
Rio de Janeiro, v. III, n. 1, jan. 2008. Disponível
em: <http://www.dezenovevinte.net/obras/obras_negros.htm>.
[4] Modesto Brocos, Moulin à manioc,
1892. Huile sur
toile, 58,6 x 75,8 cm. MNBA
[5] Modesto Brocos, La Rédemption de Cã, 1895. Huile sur toile,
199 x 166 cm. MNBA
[6] Sur ce
thème Brocos a également peint Scène de Macumba (s.d., huile sur toile,
45 x 34 cm), tableau peu cité, appartenant à une collection privée.
[7] Antonio Ferrigno, Épicière mulâtre,
(entre 1893 e 1903). Huile sur toile, 179 x 125 cm., Pinacothèque, SP.
[8] Lucílio de Albuquerque, Mère
noire,
1912. Huile
sur toile, 150 x 112 cm. Musée d'Art de Bahia.
[9] Gustavo Dall’Ara,
Lourde tâche, 1913. Huile sur toile, 120 x 90 cm. MNBA
[10] GONZAGA DUQUE. Contemporâneos.
Rio de Janeiro: Typ. Benedicto
de Souza, 1929, p. 88.
[11] LEITE, José
Roberto Teixeira. Dicionário crítico da pintura no Brasil. Rio de Janeiro : Artlivre, 1988, p.
177
[12] Chicago, São
Francisco: The Brancroft Company,
1893. 10 v. World's Columbian Exposition, Latin American
art exhibition
[13] LEITE, José Roberto Teixeira.
Dicionário
crítico da pintura no Brasil Rio de Janeiro: Artlivre,
1988, p. 435-6.
[14] SCHWARCZ, Lilia
Moritz. O espetáculo das raças. Cientistas, instituições e questão
racial no Brasil, 1870-1930, São Paulo: Companhia das Letras, 1995, p. 11.
[15] CARDOSO, Rafael. A
arte brasileira em 25 quadros (1790-1930). Rio de Janeiro/São Paulo, 2008,
p. 103.
[16] ACQUARONE, F &
QUEIROZ Vieira, A. de. Quadros da História da Pátria
interpretados por artistas brasileiros. Rio de
Janeiro, 1941
[17] Mulata
quitandeira, (entre 1893 e 1903). São Paulo:
Pinacoteca do Estado, 2005. (Catalogue)
[18] BITTENCOURT,
Renata. Modos de negra e modos de branca: o retrato
“Baiana” e a imagem da mulher negra na arte do século XIX. Campinas, 2005
(Dissertation, Master en Histoire de l'art, UNICAMP). p. 92-94.
[19] Museu de
Arte da Bahia. São Paulo :
Banco Safra, 1997, p. 80.
[20] SIMÕES, Ronaldo do
Valle. Gustavo Dall’Ara.
Rio de Janeiro: Livraria Winston, 1986.
[21] VALMY-BAISSE J. Peintres
d'Aujourd'hui n°4: Henry Caro-Delvaille. Paris: JUVEN Félix. 1910.
[22] Lois Mailou Jones. Jennie. 1943. Howard University
Permanent Collection.
[23] Je remercie le professeur Jorge
Coli pour la suggestion de cette image.
[24] An Interview With Lois Mailou Jones. By Charles H. Rowell.
Callaloo, Vol. 12 No. 2, p. 357-378. Acessible
sur: <http://xroads.virginia.edu/~ug01/westkaemper/callaloo/mailoujones.html>, visité le 29/09/2008.
[25] Jean Baptiste Debret, Noire tatouée vendant des
noix de cajou, 1827. Aquarelle s/ papel, 15,5 x 21 cm. Musée de la
Chácara do Céu, Rio de Janeiro.
[26] NAVES, Rodrigo.
“Debret, o neoclassicismo e a escravidão”. In: ___. A forma difícil:
ensaios sobre arte brasileira. São Paulo: Ática, 1996, p. 80-81.
[27] Edouard Manet. Un bar aux Folies Bergère. 1882.
Huile sur toile, 96 X 130 cm., Courtauld Institute Galleries, Londres.
[28] CLARK, T. J.. A pintura da vida moderna; Paris na arte de Manet
e de seus seguidores. São Paulo: Companhia das Letras, 2008.
[29] Tarsila do Amaral, La Noire,
1923. Huile sur toile, 100 x 80 cm., MAC USP
[30] AMARAL, Aracy. Tarsila
- sua obra e seu tempo. São Paulo: Perspectiva, EDUSP, 1975, p. 97-98.
[31] Idem p. 98, nota
49.
[32] Tarsila,
viajante, viajeira. São
Paulo: Pinacoteca do Estado de São Paulo, 2008, p. 31
[33] ARAÚJO, Emanoel
(org.) A mão afro brasileira. Significado da contribuição artística e
histórica. São Paulo: Tenenge, 1988, p. 188.
[34] EULALIO,
Alexandre. A aventura brasileira de Blaise Cendrars. 2ª ed. (rev. e ampl.)
São Paulo: EDUSP: FAPESP, 2001. p. 104.
[35] À ce
propos voir la récente thèse soutenue par Marços Hill, Quem são os mulatos? Sua imagem na
pintura modernista brasileira entre 1916 e 1934. Belo Horizonte, 2008
(EBA-UFMG). Voir également le livre de Roberto Conduru, Arte afro-brasileira. Belo Horizonte : C/Arte, 2007.